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Japon-Kyoto
Le visage maquillé avec une poudre d'un blanc de porcelaine n'est dégagé qu'au niveau de la nuque sur laquelle apparait un motif appelé “sansbon-ashi” qui signifie trois jambes où apparaissent deux triangles de peau nue de la geisha.
Agnès Giard, spécialiste du Japon et auteur de L'Imaginaire érotique au Japon (Albin Michel), explique que, à l'ère d'Edo (1616-1868), «le visage est sacralisé au point qu'il devient tabou. La geisha cache son visage donc dévoile sa nuque, et la libido s'en trouve déplacée vers ce petit espace vallonné. La nuque, là où perle la sueur, devient synonyme des émotions, voire des émois et même de l'orgasme, lorsqu'elle est saisie de soubresauts». Considéré comme très érogène, l'arrière-cou «doit être une étendue poudrée de blanc sur laquelle se détache le rouge de la doublure du kimono, signe que l'initiée a atteint un certain niveau de maturité», décode encore Agnès Giard. Souvent, on y devine même un motif énigmatique dans le creux du sillon poudré.
Pour l'illustrer cette superbe estampe d'Utumaro::
Face au miroir sans nuages
La coiffure prend la forme du Fuji
Une huile scintillante
Comme une lune d’argent
Une poudre aussi blanche que la neige.