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Un koan est une phrase ou un court texte contenant un paradoxe que le pratiquant aura à résoudre. Ce paradoxe repose en général sur quelque chose de tellement évident qu'il est difficile de le percevoir ! Cette réponse du maitre est déroutante, voire absurde. "Le kôan doit être pour le disciple une impasse, une voie sans issue". La réponse doit provenir de la sphère de la pensée intuitive. Elle ne peut être le résultat d'une saisie conceptuelle réussie.
Le doigt de Gutei
Gutei est un maître célèbre du IXe siècle. A chaque fois qu'il était interrogé, sa réponse, invariablement, consistait à lever un doigt.
Par exemple : " Quelle est la vérité suprême et absolue ? ", " Quelle est l'essence du bouddhisme ? " ; toujours le même geste silencieux du maître.
Or, Gutei avait un jeune serviteur qu'il employait. Un jour, un visiteur interroge le serviteur :
" Quelle sorte d'enseignement donne ton maître ? "
Le serviteur leva le doigt. Il imita ainsi son maître jusqu'à ce que celui-ci l'apprenne. Gutei, ayant dissimulé un couteau dans sa manche, convoque le garçon et lui dit :
" J'apprends que tu as compris l'essence du bouddhisme. Est-ce vrai ? " .
"C'est exact " répond le serviteur.
Le maître lui demande alors : " Qu'est-ce que le Bouddha ? ".
En guise de réponse, le garçon leva un doigt. Gutei l'attrapa et lui trancha le doigt. Comme l'enfant s'enfuyait en hurlant de douleur, le maître le rappela et sa question fusa tel un éclair :
" Qu'est-ce que le Bouddha ? ".
Obéissant à une sorte de réflexe, le garçon voulut lever le doigt absent. Il atteignit sur-le-champ l'illumination.
Je m'essaie à un koan en rapport avec la photo. A vous !
Celui qui montre la voie est-il plus sage que celui qui la suit?
Lasiate