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Indonésie-Yogyakarta- Dans le Kraton
Les kriss traditionnellement doivent se transmettre de génération en génération. Ils sont censés éloigner les esprits malins de la maison, voire apporter la prospérité à la famille. Le forgeron, ou Empu, fabrique la lame avec plusieurs couches de métal.Certaines lames peuvent être faites dans un laps de temps relativement court mais dans sa meilleure qualité, le métal de la lame est plié des douzaines ou même des centaines de fois et manipulés avec la plus grande précision. Les armes légendaires peuvent prendre des années ou même toute une vie. Il ne reste quasiment plus personne fabricant les "vrais" kriss dans la pure tradition avec longues méditations et "Carême blanc" (40 jours à méditer et n'ingurgiter que du "blanc") ...
Dans le kraton ,un orchestre de gamélans joue quasiment en permanence.
Pour la fête des morts , un beau poème sur la mort comme quotidien du brésilien Carlos Drummond de Andrade :
Je m’éveille pour la mort.
Je me rase, m’habille, me chausse.
C’est mon dernier jour : un jour
Entamé d’aucun pressentiment.
Tout fonctionne comme toujours.
Je sors dans la rue. Je vais mourir.
Je ne mourrai pas maintenant. Un jour
Entier se profile devant moi.
(La Machine du monde et autres poèmes, Gallimard)